Après les concessions du gouvernement, le ministre des Affaires sociales a refait le point sur l’aspect financier de la réforme, qu’il reste déterminé à faire aboutir
Le ministre des Affaires sociales, François Fillon, est revenu sur l’aspect financier des mesures annoncées. Selon lui, la réforme prévue permettra d’assurer l’intégralité des besoins de financement des régimes de retraite pour 2020. Et ce en dépit des concessions du gouvernement faites la semaine dernière aux syndicats, évaluées par le ministère des Affaires sociales à 2,7 milliards d’euros en 2020. Selon les nouveaux calculs du ministère qui prennent en compte ces dépenses supplémentaires, l’impact net de la réforme s’établira à plus de 17 milliards d’euros sur un besoin de financement estimé à 43 milliards. Sur ces 17 milliards, 13 milliards proviennent des régimes de la fonction publique et 4,3 milliards du régime général. Soit environ 40% «seulement» du déficit prévu à l’horizon 2020.
Mais l’équilibre du régime général sera aussi assuré par une augmentation des cotisations vieillesse sans relèvement global des prélèvements obligatoires, a rappelé François Fillon. Pour le régime général, il est prévu une augmentation de 0,2 point des cotisations vieillesse en 2006 et une augmentation de l’ordre de trois points à partir de 2008 et jusqu’en 2020. François Fillon a rappelé que les régimes de la fonction publique seraient équilibrés par «un effort supplémentaire» de l’Etat, des collectivités locales et des hôpitaux.
Le ministre s’est par ailleurs de nouveau déclaré déterminé à faire aboutir la réforme. «Nous irons jusqu’au bout», a-t-il affirmé en ajoutant que «pour l’essentiel, c’est le secteur public qui est mobilisé contre l’harmonisation des durées de cotisations» avec le secteur privé. Or, «c’est une demande qui, quelle que soit la mobilisation, n’est pas recevable». On «ne peut pas rouvrir en permanence la discussion avec les partenaires sociaux», a-t-il encore souligné. «C’est au Parlement désormais que le débat va s’ouvrir», a-t-il poursuivi en opposant ainsi une fin de non-recevoir aux opposants de la réforme, CGT et FO notamment, qui pressent le gouvernement d’ouvrir des négociations «sur d’autres bases». Evoquant le cas des enseignants, François Fillon a jugé que l’«on ne peut pas exonérer une partie de la population de l’effort lié à l’allongement de la durée de cotisation demandé à tous les Français». Le Premier ministre, lors d’un comité interministériel, mardi, «proposera un certain nombre de pistes pour répondre» à leurs attentes, a-t-il précisé.
[source – lesechos.fr]