La société française a mis au point une technologie permettant d’atteindre un débit brut de 168 Mbit/s sur une ligne électrique. De quoi disposer chez soi d’un réseau très haut débit en passant par les câbles électriques.
Faire passer des données sur le réseau électrique. L’idée n’est pas nouvelle, mais la société française Spidcom vient d’offrir une nouvelle jeunesse à la technologie de courants porteurs en ligne (CPL). Elle a pulvérisé le record de transmission sur un câble électrique, jusqu’à présent détenu par DS2 avec 45 Mbit/s, en atteignant un débit brut de 168 Mbit/s.
En pratique, le débit réel tombe à 100 Mbit/s mais reste bien supérieur aux solutions sans fil actuelles. On est également bien au dessus des débits offerts par les produits CPL grand public, généralement voisins de 10 à 14 Mbits/s.
La société a fait la démonstration de sa technologie à l’occasion du dernier Cebit, le salon informatique de Hanovre. Elle s’est fixé pour objectif de sortir ses premiers circuits intégrés au mois d’octobre prochain avant de les produire en volume en fin d’année. Les premiers produits équipés de ces puces pourraient ainsi voir le jour début 2004.
De nouvelles perspectives pour le CPL
Aujourd’hui, la principale application concerne le déploiement de réseaux locaux dans les petites entreprises, les écoles, les hôpitaux, les foyers… L’installation est d’une facilitée déconcertante puisque le câblage est déjà fait. Il suffit d’installer un petit boîtier sur les prises électriques pour raccorder les ordinateurs, les périphériques et partager un accès à Internet.
Le gain en débit offre toutefois de nouvelles perspectives. « Cela permet d’aller au delà du simple accès Internet et d’envisager de transporter de la vidéo », remarque Radomir Jovanovic, PDG de Spidcom.
Selon lui, la technologie CPL complète les réseaux sans fil : « Le Wi-Fi va dominer le marché nomade. Par contre, partout où il y a une prise électrique, vous avez intérêt à utiliser le CPL en raison de sa facilité de mise en oeuvre. Avec le Wi-Fi, le moindre obstacle pose des problèmes d’installation et provoque des baisses de débit importante ». Le Wi-Fi s’imposerait donc dans les aéroports, les gares, les halls d’hôtels… Mais lorsqu’il s’agit d’équiper plusieurs centaines de chambres d’un établissement, le déploiement d’antennes est un vrai casse-tête, qui plus est très coûteux. Le CPL resterait donc plus avantageux dans ce cas.
Pour le PDG de Spidcom, la transmission par courants porteurs est aujourd’hui mûre : « Même les opérateurs Wi-Fi s’intéressent au CPL ! Pour relier leurs bornes radio entre elles en utilisant les lignes électriques. »
[source – 01net.com] Stéphane Long