Selon le New York Times, certaines maisons de disque financeraient le développement de programmes destinés à saboter l’ordinateur et la connexion réseau des internautes qui téléchargent illégalement de la musique en ligne.
En matière de lutte contre le piratage, l’industrie du disque est au bord de la crise de nerf. On connaissait déjà les procès en série contre les réseaux de peer-to-peer (Napster, Grockster, Morpheus), le lobbying législatif et les tentatives d’intimidation auprès des internautes. On nous promet pour bientôt une killer application capable de saboter la connexion réseau et l’ordinateur des amateurs de peer-to-peer.
D’après le New York Times , qui révèle l’existence du projet, plusieurs solutions seraient envisagées.
– Certains programmes à l’étude pourraient paralyser pendant plusieurs heures l’activité d’un ordinateur contenant des fichiers illégaux. Tout redémarrage provoquant la perte des données non sauvegardées.
– Autre scénario : l’application, récupérée par un internaute croyant télécharger un morceau de musique, se chargerait de scanner le disque dur de l’ordinateur pour en détruire arbitrairement les fichiers suspects.
– Enfin, autre option, moins radicale mais tout aussi dissuasive : bloquer l’accès à Internet de toute personne essayant d’utiliser le réseau pour échanger de la musique piratée.
Après les fichiers leurres, des actions plus radicales ?
Selon le quotidien new-yorkais, derrière le développement de ces programmes informatiques se cacheraient certains grands noms de l’industrie du disque. La société Overpeer, qui s’est vu confier ces recherches, se refuse à divulguer l’identité des commanditaires. Il y a quelques mois, l’industrie des médias avait déjà eu recours à ses services pour diffuser sur des réseaux comme Kazaa des centaines de millions de fichiers leurres, supposés décourager les internautes de télécharger illégalement de la musique en ligne.
Aujourd’hui, quelque peu déboussolée par son combat contre les moulins à vent du peer-to-peer, l’industrie du disque semble verser dans la surenchère technologique. Au risque de franchir la ligne rouge qui sépare la légitime défense des intérêts corporatistes, ce qui serait de la plus parfaite illégalité.
Une pratique dont se défend le PDG d’Overpeer, Marc Morgenstern, qui, interrogé par le New York Times , affirme que « la philosophie de sa société est de faire du piratage musical une expérience difficile et frustrante… sans jamais dépasser la ligne rouge . »
[source – 01net.com] Philippe Crouzillacq