WIMAX compte booster les réseaux métropolitains sans fil

Le 8 avril dernier, plusieurs acteurs de poids rejoignaient le groupement WIMAX. Objectif : promouvoir une technologie sans fil, complémentaire de Wi-Fi.

Intel, Nokia, Fujitsu et une dizaine d’autres entreprises sont membres de WiMAX (World Interoperability for Microwave Access), une association à but non lucratif destinée à promouvoir les réseaux sans fil, et en particulier la norme 802.16.

Cette norme – surnommée WirelessMAN ou, par contraction, WIMAX – concerne l’établissement de réseaux métropolitains (MAN) sans fil, d’une manière complémentaire à la norme 802.11x (Wi-Fi). « WIMAX permet de connecter des hot spots Wi-Fi à Internet, fournissant une extension sans fil au câble ou aux liaisons DSL pour la connexion haut-débit du dernier kilomètre », explique Riitta Mard, représentante de Nokia dans WiMAX.

Un débit de 70 Mbit/s et une portée de 40 km

Ce « dernier kilomètre » fait référence à la liaison entre l’usager, qu’il s’agisse d’un hot spot ou d’une entreprise, et Internet proprement dit. Mais la nécessité d’utiliser du sans-fil à haut débit pour connecter des points d’accès n’est pas évidente.

« Il y a beaucoup de zones pour lesquelles les besoins en connectivité haut débit ne sont pas comblées par l’opérateur local. Il y a des trous dans la couverture du câble, des liaisons DSL ou des lignes dédiées dans le monde entier, que ce soit dans les villes, dans les banlieues ou en milieu rural », justifie Margaret LaBrecque, présidente de WiMAX et membre du groupe Sans-fil chez Intel.

Du reste, l’utilisation des liaisons terrestres n’est par toujours très souple. « Même quand un opérateur local propose des lignes dédiées, cela lui prend souvent des semaines ou des mois pour mettre en place le service. Avec WiMAX, le même opérateur pourrait fournir du haut-débit sans fil en quelques jours, et augmenter ou réduire l’accès de ce service à ses clients en quelques secondes », commente Margaret LaBrecque.

Concrètement, l’implémentation de 802.16 nécessite l’installation de stations relais sur des tours ou sur le toit des immeubles. Une station couvrirait un rayon d’une quarantaine de kilomètres, franchissant les obstacles, et coûterait entre 5 et 10 000 euros.

HIPERMAN : le WiMAX européen

Pouvant fournir un débit de 70 Mbit/s, la station est un « noeud » du réseau et joue le rôle de passerelle pour de nombreux utilisateurs, notamment les hot spots. D’ailleurs, certains observateurs voient dans le couple WiMAX/Wi-Fi un concurrent potentiel à UMTS, téléphonie mobile de 3 e génération.

Une vision infirmée par les membres du groupement WiMAX. « Ce sont des technologies complémentaires, pas des alternatives. Il n’est pas économiquement ou techniquement possible de construire un réseau de téléphonie mobile avec Wi-Fi. Cela coûterait trop cher, et Wi-Fi ne permet pas la mobilité, comme la communication dans un véhicule en mouvement », explique Riitta Mard.

En tout état de cause, la mise en place de stations WiMAX pourrait démarrer dès la fin de l’année prochaine. Mais cette approche de la norme internationale 802.16 pourrait s’opposer à d’autres implémentations.

HIPERMAN est, par exemple, une technologie similaire, reposant également sur 802.16, élaborée par l’Etsi (European Telecommunications Standards Institute), avec le concours de nombreux industriels parmi lesquels Ericsson, Cisco, Nokia ou Telia. « On peut voir HIPERMAN comme un sous-ensemble des spécifications de 802.16, adapté aux besoins du marché européen. WiMAX travaille de concert avec l’Etsi pour coordonner les tests d’interopérabilité avec HIPERMAN », assure Margaret LaBrecque.

[source – 01net.com] Cyril Fievet