L’Union des fabricants fait l’inventaire des techniques anticontrefaçon et s’inquiète du développement d’Internet comme moyen de distribuer des produits contrefaits.
C’est décidément d’actualité. Après le BSA et son étude de l’impact économique de la piraterie de logiciels, l’Union des fabricants (Ufab) va publier à la fin du mois son premier Guide des technologies d’authentification et de traçabilité . A destination des entreprises, notamment les PME-PMI, le document fait l’inventaire des technologies en vigueur censées limiter la contrefaçon, quels que soit les produits (numériques, alimentaires, …).
L’éventail est impressionnant, parfois surprenant. Au rayon électronique, les étiquettes intégrées dans les produits garantissent leur origine. Celles à radiofréquence (RFID) répondent à un signal radio émis au moment du contrôle et permettant l’authentification. Du côté des systèmes de marquage, on va de l’hologramme aux encres sympathiques (ultraviolet ou infrarouge) en passant par le micro-texte.
Même l’ADN est convoqué. On retrouve la composition chimique du produit à protéger, on sépare les deux segments du brin d’ADN pour en laisser un dans l’objet, l’autre étant conservé. Lors du contrôle, il suffira de tester les deux morceaux.
Internet accusé de favoriser la contrefaçon
Au milieu de tout ça, les moyens proposés contre le piratage de logiciels ou de musique ne constituent qu’une petite partie du problème. Les deux « techniques de reconnaissance antipiratage » recensées sont connues : d’une part un logiciel audio qui identifie les morceaux circulant sur Internet grâce à la reconnaissance de sa signature sonore, d’autre part le système anticopie intégré aux CD, pour éviter la lecture et l’enregistrement sur ordinateur.
Selon les termes de l’Ufab, Internet reste néanmoins « un sujet préoccupant » à d’autres titres. Il accélèrerait le phénomène de la contrefaçon, et sous plusieurs formes : le « téléchargement frauduleux » (musique, jeux vidéo, films), le cybersquatting de noms de domaines, la vente de produits contrefaits via Internet (sites spécialisés, utilisation clandestine des forums ou des sites d’enchères, faux sites officiels) et l’utilisation frauduleuse de photos et d’images de produits de marque dans le but d’habiller les contrefaçons.
Un manque à gagner difficile à évaluer
Dans son rapport sur la contrefaçon et la piraterie, un autre de ses documents publiés en mars dernier, l’Ufab reconnaît que « les industries les plus exposées sont les industries du numérique (logiciels, image et son) », mais tire la sonnette d’alarme : le canal Internet est en passe de mettre également en danger toutes les autres industries.
Le discours est d’autant plus alarmiste que peu de chiffres sur la piraterie par Internet sont disponibles. Sur les six milliards d’euros de manque à gagner annuels évalués pour les entreprises françaises, quelle part est due à Internet ? Dans quelle mesure le web a-t-il accéléré le piratage ?
En tout cas, en ce qui concerne la musique et les jeux vidéo, les internautes adeptes des téléchargements plus ou moins licites avancent eux-mêmes, depuis longtemps, le vrai dispositif antipiratage : la baisse des prix des CD et des jeux. Reste à savoir s’il faut raisonnablement croire qu’une TVA à 5,5 % va ramener en masse tout ce monde dans les rayons des magasins pour passer à la caisse…
[source – 01net.com]