L’industrie cinématographique est aujourd’hui convaincue de l’efficacité des systèmes de protection de contenu de Microsoft et de Real Networks. Reste à fixer le prix à payer par les services en ligne pour distribuer les films sur le Net.
C’est au coeur de Hollywood, à Universal City même, que l’industrie cinématographique et musicale a choisi de rencontrer, le mois dernier, les promoteurs des « nouveaux médias » pour mettre enfin à plat leurs différends.
Après deux jours de débats intenses, pendant lesquels une certaine tension régnait entre les intervenants, il n’existe plus aucun doute sur les motivations de chacun. « Si Hollywood freine des deux pieds avant d’adopter Internet comme un nouveau canal de distribution, ce n’est pas à cause du piratage. Les systèmes de protection de Microsoft et de Real Networks sont bien acceptés ici. C’est avant tout dans le souci de tirer le maximum d’argent des contenus distribués sur ce nouveau média » , explique Nick Crincoli, un avocat de Morrison & Foerster.
P U B L I C I T É
Le cinéma en ligne doit choisir son prix
L’argent, beaucoup d’argent, est donc au coeur du problème entre producteurs de contenus et distributeurs. Et c’est encore plus vrai pour le cinéma que pour la musique, en raison des coûts exhorbitants de production, qui selon la MPAA, se sont élevés en moyenne à 89,4 millions de dollars en 2002.
« L’industrie cinématographique a créé le système des fenêtres de distribution pour limiter les risques. Les films sont donc prévendus avant même que l’on commence à les tourner » , souligne Jon Potter, directeur de la Digital Media Association.
Dans ce modèle, les films vont d’abord dans les salles de cinéma et les compagnies aériennes, puis, après trois à six mois, ils sont disponibles à la vente (pendant trois mois) et en location. Dix à douze mois plus tard, c’est au tour des chaînes de pay-per-view et des services de vidéo à la demande de revendre les films ; puis les chaînes payantes, type HBO ou Canal+. Enfin, ces mêmes films sont disponibles sur le câble et à la télévision. « A chaque fenêtre est associé un prix de diffusion. Ce prix est le même pour tout le monde. C’est donc aux services Internet de choisir leur fenêtre de diffusion et de payer le prix associé » , ajoute Jon Potter.
Des first run sur Internet dès 2004
A l’exception de Disney, tous les studios de Hollywood ont déjà leurs contenus disponibles sur Internet, que cela soit par l’intermédiaire de CinemaNow ou de MovieLink, qui appartient aux studios (MGM, Paramount, Sony, Universal et Warner Bros). « Le public visé par la vidéo ou les films sur Internet est l’utilisateur en déplacement. Typiquement, celui qui télécharge le film sur son ordinateur portable pour le visualiser ensuite pendant son voyage ou une fois arrivé à destination » , souligne Curt Mavis, le PDG de CinemaNow.
Aujourd’hui, la fenêtre d’Internet est entre celle du pay-per-view et celle des chaînes payantes. « Mais, dès l’année prochaine, on aura aussi des first run (les films disponibles en salle) sur Internet », promet Curt Mavis.
En France, CinemaNow collabore déjà avec France Télécom et Chello pour proposer son service de vidéo à la demande sur Internet.
[source – 01net.com]