A chacun son mode d’expression pour protester contre la politique irakienne des Etats-Unis: des pirates de l’informatique participent à la vague pacifiste en renforçant leurs attaques contre les sites internet d’entreprises américaines, à en croire un rapport d’experts en sécurité informatique.
En mars 2003, deux tiers des attaques de pirates étaient dirigées contre les Etats-Unis et le Canada, soit le double par rapport à l’an passé, selon des chiffres de l’entreprise britannique de sécurité informatique mi2g.
A titre de comparaison, l’Europe était la cible de 21% de ces interventions, contre 30% l’an dernier, d’après les mêmes sources.
De manière croissante, les pirates accompagnent leurs attaques de slogans de protestation contre l’attitude de Washington dans la crise irakienne. Ces « hackers » pacifistes sont majoritairement originaires du Brésil, de France, d’Indonésie, du Mexique et du Maroc, alors qu’en 2002, la plupart des pirates anti-américains venaient d’Etats musulmans comme l’Indonésie ou le Pakistan, selon mi2g.
Un phénomène comparable avait eu lieu lors des bombardements de l’Otan au Kosovo en 1999, auxquels avaient participé les Etats-Unis, mais la recrudescence d’attaques visaient alors davantage des sites militaires ou gouvernementaux américains, d’après mi2g.
Chez Symantec, entreprise de sécurité informatique basée en Allemagne, le directeur, Olaf Lindner, nuance ce constat: certes « les attaques contre des objectifs américains sont nombreuses », mais elles ne se situent « pas à un niveau inhabituellement élevé ».
Plus de la moitié des attaques visent les Etats-Unis, mais « il n’y a pas eu de grand bond en mars », estime le chef de Symantec qui contrôle 18.000 systèmes informatiques dans plus de 180 pays.
Quelles que soient l’origine et la cible de ces interventions, « on peut se protéger à 100% contre elles », à en croire l’expert allemand en sécurité informatique Christoph Fischer. « Selon lui, de manière générale, les pirates informatiques exploitent des systèmes mal configurés et des faiblesses dans les software des entreprises pour accéder à leur banque de données ».
Minimisant la portée de ces attaques, M. Fischer a exclu qu’elles puissent « tout chambouler dans l’internet ou semer la terreur ».
Mi2g estime les dommages du piratage informatique dans le monde à entre 1,75 et 2,14 milliards de dollars (2,02 milliards d’euros) pour le mois de mars. Pour l’année 2003, les experts britanniques de la sécurité informatique s’attendent à des dommages de 16 à 20 milliards de dollars.
[source – yahoo.com]