Camouflet de taille pour les studios d’Hollywood : ce Norvégien, accusé depuis janvier 2000 d’inciter au piratage, est déclaré non coupable. Il était poursuivi pour avoir participé à la création d’un logiciel qui casse la protection des DVD vidéo.
Le principal accusé dans l’affaire du logiciel DeCSS est blanc comme neige, rapporte l’agence Reuters à Oslo. Ainsi en a décidé, le 7 janvier, une cour correctionnelle d’Oslo, en Norvège, lavant de tout soupçon Jon Johansen, un passionné d’informatique de 19 ans.
Johansen était depuis trois ans ans accusé de « pirate » par les studios de cinéma. Le logiciel DeCSS, qu’il a contribué à créer, encourage et facilite le piratage des films, affirment les producteurs, parce qu’il permet de contourner le dispositif anticopie (le CSS) installé sur tous les DVD commerciaux.
Le procureur peut faire appel
« La cour déclare Johansen non coupable », a donc prononcé la présidente Irene Sogn, flanquée de deux experts techniques à ses côtés, précise Reuters. « Le verdict est unanime. » Le procureur représentant l’accusation peut toujours faire appel, mais aucune décision n’est prise pour l’instant. Dans ses réquisitions, ce procureur avait été soi-disant conciliant en requérant contre l’accusé 3 mois de prison avec sursis ; mais cela sous-entendait qu’il était coupable… Une option définitivement rejetée par le tribunal.
Jon Johansen et d’autres bidouilleurs sont dans le collimateur des professionnels américains depuis trois ans (première plainte en décembre 1999). À l’époque, pour pouvoir lire des films DVD achetés légalement dans le commerce, ils doivent changer d’ordinateurs ; configurés sous Linux, ceux-là ne sont pas compatibles avec les formats de lecture des DVD. Ils décident de contourner cette contrainte et commencent par s’échanger des bouts de code, puis il réussissent à comprendre comment les DVD sont protégés pour empêcher leur copie ou leur lecture « non autorisée » ; et, au final, ils mettent au point un petit programme, DeCSS, qui permet d’obtenir une copie privée du film acheté pour le lire sur le support de leur choix.
Pour les studios, c’est une déclaration de guerre : en diffusant DeCSS sur l’internet, disaient-ils, ils se rendent complice de piratage d’oeuvres protégées. Aux États-Unis, une affaire parallèle, impliquant le magazine 2600.org, a fait grand bruit jusqu’à l’année dernière.
[source – ZDNet.fr]