Internet sur la prise électrique : nouveau départ

Schneider Electric croit encore au succès de l’accès Internet par les câbles électriques. En France, le groupe a déjà équipé une dizaine de collèges dans La Manche. En attendant de pouvoir déployer la technologie en extérieur.

L’accès à Internet par courant porteur revient sur le devant de la scène. Eric Pilaud, vice-président de Schneider Electric, a réaffirmé la volonté de sa société de développer cette technologie de transfert des données sur les câbles électriques, malgré les déboires de RWE, l’homologue allemand d’EDF.

« L’objectif est d’avoir un million de points raccordés d’ici à 2006 », affirme les responsables de Schneider Electric dans un communiqué, diffusé à l’occasion du récent salon Elec 2002.

Le groupe expérimente depuis mars 2001 la technologie CPL (courant porteur en ligne) à travers la filiale EasyPlug qu’il a créée avec Thomson. Aujourd’hui, il estime que les équipements sont suffisamment fiables et performants pour passer au stade commercial.

L’offre est présentée comme un complément de l’ADSL, partout où cette dernière technologie ne peut pas aller : dans les zones rurales et dans les pays où les réseaux téléphoniques ne sont que partiellement développés.

Moins cher que les réseaux câblés des bâtiments

En France, le déploiement de ces solutions en extérieur bute encore sur des problèmes réglementaires. Mais la technologie est déjà utilisée pour créer des réseaux à l’intérieur des bâtiments, où la réglementation est plus souple.

Suite à un appel d’offres lancé par le conseil général de La Manche, cinquante-six collèges sont en cours d’équipement par Schneider Electric. La mise en oeuvre des réseaux est très simple : un serveur sur le central électrique, relié à un accès Internet haut débit (câble, ADSL), et des modems placés entre les prises électriques et chaque micro. Aucun câble à poser.

« Un réseau s’installe en un ou deux jours, en toute discrétion, sans gêner l’activité scolaire », explique Christian Duhaut, chargé d’affaires chez Schneider Electric.

Plus rassurant que le sans fil

Selon lui, la solution est jusqu’à cinq fois moins chère que le déploiement d’un réseau Ethernet. « Il faut entre 10 000 et 12 000 euros pour équiper un collège, tout compris », assure Christian Duhaut. Et les performances sont au rendez-vous. « Avec notre équipement, le débit théorique atteint 45 Mbit/s, soit 14 à 16 Mbit/s en pratique. 60 % de la bande passante est réservée au download et le reste à l’upload », poursuit-il.

La technologie CPL présente également des avantages que n’ont pas les réseaux sans fil, tel que Wi-Fi. « Le courant porteur est plus rassurant du point de vue des radiations électromagnétiques. C’est un argument important pour convaincre les établissements scolaires », explique le responsable de Schneider Electric.

La société n’est pas la seule à proposer ce type de services. Alterlane, une société française issue de l’essaimage d’EDF, a déjà équipé une quarantaine d’établissements scolaires. Le marché ne se limite d’ailleurs pas à ces derniers. Les hôtels et les bâtiments classés (musées) figurent également sur la liste des clients.

[source – 01net.com]