Tous les fichiers que vous téléchargez grâce aux logiciels de Peer to Peer vont-ils se transformer en bombe à retardement ? C’est ce que souhaiterait en tout cas aux USA le président de la commission judiciaire du Sénat Orrin Hatch, qui se prononçait mardi en faveur d’une radicalisation de la lutte contre le piratage.
En effet, tous les sénateurs ont été surpris lorsque le sénateur Hatch a annoncé, dans le cadre d’une séance sur les abus vis-à-vis du droit de copie, qu’il souhaitait que les organismes de lutte contre le piratage puissent utiliser la destruction à distance des ordinateurs des personnes ayant téléchargé de la musique par Internet. Une population estimée à pas moins de 46 millions de personnes d’après une étude réalisée par le New York Times !
Selon lui, cette voie serait la seule façon de faire comprendre aux utilisateurs que ce qu’ils font est illégal. Il s’est d’ailleurs adressé à plusieurs entreprises afin de connaître les différents moyens possibles pour arriver à un résultat convaincant. Cependant des voix s’élèvent déjà en disant qu’il violerait dans ce cas la loi sur le hacking et laisserait la porte ouverte à tous les abus. En effet, une personne n’ayant jamais téléchargé de contenu illégal via un logiciel de P2P pourrait voir son ordinateur endommagé à cause d’une mauvaise analyse des fichiers téléchargés (la RIAA n’étant pas infaillible).
« Il n’y a d’excuses pour personne quand il s’agit du droit de copie! »
Malgré ses multiples détracteurs le sénateur Hatch n’en démord pas. En effet, il nuance ses propos en affirmant que si quelqu’un trouvait un moyen d’arriver au même résultat sans détruire le matériel, il serait preneur. Il émet cependant de gros doutes à ce sujet.
Certaines personnes lui ont cependant conseillé de bien réfléchir à ses propos car en tant que Président, ses paroles sont diffusées et peuvent être reprises aussi bien à son avantage qu’en sa défaveur, surtout sur un dossier aussi sensible.
Il semblerait pourtant que la commission ne soit pas prêt d’accepter une telle loi dont le contrôle serait plus que difficile. On constate malgré tout depuis quelques temps une escalade des mesures prises par les organismes de défense des droits d’auteurs, tels la RIAA qui en tant que puissant groupe de pression n’est sûrement pas étrangère à la formulation de cette proposition.
Reste à voir la tête que ferait Hatch si on lui brûlait les sièges de sa voiture après avoir commis un petit excès de vitesse….
[source – ratiatum.com]