Le succès du magasin en ligne d’Apple incite les vendeurs français de musique en ligne à revoir leur offre. E-compil inaugure une formule de vente de titres à l’unité, et VirginMega.fr devrait dévoiler un nouveau service le 22 mai.
Plus de un million de téléchargements après une semaine d’activité. Ouvert le 29 avril dernier, le service de vente de musique en ligne d’Apple fait un carton aux Etats-Unis. Apple est devenue la plus grande entreprise de musique en ligne au monde, selon Steves Jobs, le PDG de la société.
En comparaison, il aura fallu un an et demi à e-compil pour vendre un demi-million de titres seulement. Le site d’Universal Music revendique pourtant la première place en Europe, avec près de 40 000 téléchargements par mois. Le secret d’Apple ? Des tarifs raisonnables (99 cents par chanson), aucune restriction sur la gravure des morceaux sur CD, et une offre incluant 200 000 titres issus des catalogues des cinq grandes maisons d’édition.
« Nous avons beaucoup de points communs avec le service d’Apple , prétend Sophie Bramly, directrice des nouveaux médias d’Universal Music France. Nous proposons l’écoute de morceaux avant l’achat, la gravure sur CD des titres et le téléchargement sur baladeur . »
1,68 euro par titre chez e-compil, 99 centimes chez Apple
Alors pourquoi e-compil ne connaît-il pas le succès d’Apple ? « Les utilisateurs de Mac sont très mal servis sur les sites pirates. L’offre a également bénéficié d’un formidable écho médiatique que nous n’avons pas eu », répond Sophie Bramly.
Bref, Apple n’aurait rien inventé. Pourtant, la concurrence s’agite. VirginMega.fr annonce une nouvelle offre pour le 22 mai. Et dans une quinzaine de jours, e-compil proposera un nouveau service d’achat de titres à l’unité, qui faisait défaut au site.
« Nous étions à la recherche d’une solution de paiement adaptée, explique Sophie Bramly. Les consommateurs hésitent à communiquer leur numéro de carte bancaire sur Internet pour une petite somme. » Le vendeur a donc opté pour une facturation par Audiotel : le consommateur compose un numéro de téléphone qui lui communique un code de téléchargement. Il est ensuite directement débité sur sa facture de téléphone.
Le tarif – 1,68 euro par titre – risque toutefois de dissuader les internautes. Pour Sophie Bramly, « Les gens sont près à payer très cher pour télécharger une sonnerie de téléphone de 30 secondes. Pourquoi est-ce qu’ils ne feraient pas de même pour un morceau complet interprété par l’artiste. »
Autre annonce d’e-compil, un accord de distribution avec Warner Music. Avec les titres d’Universal Music et de Sony Music déjà disponibles, le site proposera désormais près de 22 000 morceaux… Bien loin des 200 000 titres d’Apple.
« Ce n’est pas la quantité qui compte. Avec l’arrivée de Warner, nous couvrons 70 % de la demande. Et nous continuons à discuter avec BMG et EMI/Virgin pour intégrer leur catalogue à notre offre », indique Sophie Bramly. Pour elle, le principal obstacle au développement de la musique en ligne payante reste le piratage. Le succès d’Apple sur le marché semble pourtant prouver le contraire.
[source – 01net.com] Stéphane Long