Xbox Linux: une console sans « mod chip » peut à présent tourner sous Linux

Le second défi du concours Xbox Linux semble avoir été relevé: faire tourner un OS alternatif sur une console Xbox « non modifiée » par une puce spéciale. Pour l’heureux gagnant, la prime sera de 100000 dollars.

Un hacker anonyme est parvenu à faire fonctionner un système d’exploitation GNU/Linux sur une console Xbox non modifiée: il pourrait empocher la récompense de 100000 dollars offerte par le fondateur de Lindows, Michael Robertson.

Ce concours, bien évidemment pas du goût de Microsoft, le père de la Xbox, vise à récompenser la première personne qui transformera cette console hyperprotégée en station Linux performante. Certains y sont déjà parvenus, mais cette fois, l’exploit peut être accompli sans recourir aux fameuses « mod chips », ces puces « clandestines » qui permettent de modifier considérablement les fonctions d’une console.

Un bidouilleur se faisant appeler Habibi_Xbox a révélé être l’auteur de cet exploit, samedi 29 mars, dans un message posté sur le site dédié à ce concours, Xboxhacker.net.

Les organisateurs du Xbox Linux Project ont confirmé que la méthode indiquée fonctionne bel et bien. Elle consiste à utiliser la fonction « Sauvegarder/charger » du jeu James Bond (« 007: Agent Under Fire »); elle permet normalement aux joueurs de sauvegarder leur progression dans le jeu sur le disque dur de la Xbox, et de la charger par la suite.

Habibi a découvert qu’en utilisant un des nombreux périphériques de stockage USB reconnus par la Xbox, l’écran de chargement permet également de charger d’autres logiciels, y compris des versions compactes du système d’exploitation Linux. La technique consisterait à exploiter une faille de type «dépassement de mémoire tampon» (buffer overflow); une technique similaire à celle utilisée par les pirates informatiques pour endommager les serveurs en les saturant de requêtes.

La technique exploite une faille dans la gestion des sauvegardes

«Pour faire simple, il y a un bug dans la gestion des sauvegardes, que l’on retrouve dans plusieurs jeux», explique Habibi dans son message.

Peu après la sortie de la Xbox, les bidouilleurs, la plupart adeptes des logiciels libres, ont commencé à modifier la console de jeu de façon à l’utiliser pour faire fonctionner d’autres types de logiciels. Ouvertement anti-Windows, Michael Robertson, le fondateur de la société Lindows, a choisi d’encourager ces recherches en lançant deux défis (projet A et B), chacun associé à une prime de 100000 dollars.

Des programmeurs ont déjà gagné le projet A, qui consiste à faire fonctionner un OS Linux sur des consoles équipées de « mod chips ». Mais la plupart du temps, pour utiliser des puces modifiées, il faut se lancer dans des travaux de soudure qui limitent leur intérêt. Il était indispensable, pour la finalité de l’opération, de trouver un moyen pour que des logiciels tournent sur des consoles non modifiées, si l’on souhaitait développer des versions Xbox de Linux. Le second défi, faire tourner Linux sur une console non modifiée, a donc été accompli par le dénommé Habibi.

Le programmeur britannique Andy Green, un des fondateurs du projet Xbox Linux , a confirmé lundi que la technique consistant à utiliser la faille dans le jeu 007 fonctionne, et a indiqué qu’elle «justifie la remise de la récompense dans sa totalité ou en partie». La décision définitive ne sera prise qu’à l’expiration du défi, le 31 décembre 2003, lorsque le comité mis en place par Robinson aura déterminé les gagnants.

[source – ZDNet.fr]