Allemagne : la concurrence déloyale des T1E (Emploi à 1 euro-heure)

Conditions générales de ce « travail social occasionnel » : Les travailleurs à 1 euro (T1E) ne doivent pas remplacer le travail d’un salarié.

Les travaux doivent présenter un intérêt général et être supplémentaire* (voir note bas de page).
Tous les travaux supplémentaires qui ne font pas concurrence à l’économie locale sont autorisés.

Ce travail occasionnel n’est pas un travail qui s’inscrit dans le cadre du code de travail.

Il n’y a pas de contrat de travail, pas de salaire, pas de maintien du paiement de dédommagement en cas de maladie, pas de droit de grève et pas de protection contre le licenciement, pas de syndicat.

Les T1E ne sont pas considérés comme des chômeurs et ne figurent plus dans les chiffres du chômage (mais sont bien présents dans la base de données, indemnisés et continuent à chercher du travail ! )

[[*supplémentaire est un travail qui ne serait pas ou pas dans cette ampleur effectuée à ce moment Les avantages à première vue semblent donc multiples pour le gouvernement en place : création d’un ensemble de travailleurs bon marché sans droits, baisse du chiffre du chômage, récupération partielle du coût du chômage à l’aide du travail effectué par les T1E, espoir d’augmenter ou de rétablir « l’employabilité » des T1E. Il faut savoir que la population qui est en mesure de « bénéficier » d’un tel travail obligatoire est composée de deux types de chômeurs : les personnes qui sont au chômage depuis longtemps et pour qui le marché du travail est censé être fermé définitivement. Le deuxième type est un chômeur qui n’a que peu ou jamais travaillé.]]

Un autre argument venait tout simplement de la situation sociale tendue. Il fallait donc se montrer actif et capable de gérer, voire améliorer, la situation, tout au moins il fallait consoler les gens qui travaillaient avec des charges de travail de plus en plus importantes, pressurés et angoissés de pouvoir se trouver eux-mêmes bientôt au chômage.

Il était donc tentant de remonter les travaillant contre les non travaillant et répandre l’idée que les uns vivaient sur les efforts des autres, ce que le gouvernement a en partie réussi.

Cela permet aux uns de décharger leur angoisse en montrant du doigt les autres, puis au gouvernement de faire accepter par une majorité l’introduction du travail obligatoire.

L’intention du gouvernement était enfin de « tester » la motivation du chômeur lors de sa première demande de RMI, tester « s’il voulait vraiment travailler » en lui proposant tout de suite un travail à un euro, si possible un travail désagréable en espérant un effet dissuasif pour ainsi ménager les caisses de l’État.

On voit que tous les effets d’un climat social tendu par un marché de travail en crise sont réunis : la suspicion du chômeur paresseux ou profiteur, la volonté d’éloigner le demandeur d’emploi des minima sociaux et l’intention de camoufler les chiffres.

Passons maintenant sur les détails du rapport qui est composé de 69 pages pour venir directement au bilan final.

Les travaux sociaux occasionnels se sont avérés être un instrument important dans des réformes récentes du marché du travail.

Tels ou tels demandeurs d’emploi recevant l’ALG2 pouvaient avoir une activité, au moins pour une durée déterminée.

Les travaux occasionnels donnent aux chômeurs l’occasion de faire preuve de leurs capacités et de leur disposition à travailler, d’élargir leur savoir-faire et renforcer leurs liens sociaux.

Du point de vue de l’entreprise dans laquelle le T1E travaille, ce type d’activité a été jugé essentiellement positif. La plupart des personnes sont qualifiées pour effectuer les activités qui leur sont demandées dans le cadre du travail social occasionnel. La motivation de travail a été jugée haute pour 28%, satisfaisante pour 56 % et insuffisante pour seulement 11%. Le fait que les entreprises jugent la majorité des T1E aptes pour être employés sur le marché du travail ne signifie pas qu’ils le seront (quelle perspicacité !).

Sans ces contacts et sans l’action responsable du conseil de la région, ces travaux peuvent devenir un instrument qui nuit plus qu’il n’est utile.

Ensuite, le rapport préconise une surveillance des organismes et des entreprises qui font travailler des T1E pour pallier à la dérive de l’augmentation de chômage et de cette concurrence déloyale, ce qui va charger encore plus le budget de la BA.

Quand à la France, la surveillance des entreprises n’est pas à l’ordre du jour…

Source: IAB – rapport de recherche n° 2/2007, 69 pages, fichier .pdf

En savoir plus…

Fanch

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