Le web mobile serait-il distancé par les applications mobiles ?
Chacun s’habitue à quelque chose qu’on croyait jusqu’alors réservé au domaine du fantasme : installer une application sur son téléphone.
Tout a commencé avec l’iPhone d’Apple, suivi par les autres constructeurs, notamment Palm, Samsung et ceux qui utilisent le système d’exploitation Android de Google.
Nos téléphones sont des « smartphones », c’est-à-dire des ordinateurs de poche connectés à Internet.
La Commission générale de terminologie et de néologie ne s’est pas trompée en traduisant « smartphone » par « ordiphone », et qui dit ordinateur personnel dit logiciel qu’on peut installer, comme on peut le faire sur un ordinateur personnel.
L’avènement des applications natives pour téléphones n’est pas sans inconvénients, autant pour les utilisateurs que pour les industriels.
Même si on peut changer de téléphone assez fréquemment, on se retrouve vite coincé par l’investissement réalisé dans les applications payantes : les applications iPhone ne tourneront pas sur Android et réciproquement.
Pour les marques qui veulent proposer des applications natives, le fait que les plateformes soient incompatibles entre elles se traduit par un coût très important, puisqu’il faut développer de multiples versions pour toucher tout le monde ou presque.
Les applications Web, elles, ne sont pas limitées à telle ou telle marque de téléphone ; elles requièrent juste un navigateur de qualité correcte pour fonctionner.
Il y a trois ans, disposer d’un navigateur moderne sur un smartphone était encore rare, mais la situation est en train de changer.
Les utilisateurs y trouveront des applications de meilleure qualité, indépendantes de la marque du mobile (donc ne les forçant pas à rester fidèle à une marque).
Les entreprises y gagneront un moyen de réduire les coûts de développement permettant d’exposer leurs services sur mobiles.
Tout le monde donc, à part une poignée de fabricants de mobiles, se félicitera de la victoire du Web mobile sur les applications natives limitées à une seule marque de smartphone.
Mais l’intérêt du Web ouvert mobile par rapport aux applications natives tient aussi à un détail qu’on semble trop souvent oublier : la censure trop souvent arbitraire faite par les fabricants de mobiles via leurs AppStores.
Ainsi, on a vu Apple refuser l’application d’un caricaturiste sous prétexte qu’elle présentait des personnes connues sous un angle défavorable !
Certaines applications à vocation politique ont été elles aussi refusées.
Idem pour des applications innovantes, sous prétexte qu’elles pouvaient entrer en concurrence avec une future offre maison.
La question de fond qui se pose, au-delà des aspects pratiques et financiers de la concurrence entre applications Web et applications natives, c’est celui de la société numérique que l’on veut bâtir : un monde aseptisé ou un monde vivant, permettant le débat, la polémique, la réflexion et l’innovation ?
Faut-il laisser un fabricant de matériel téléphonique, aussi doué soit-il, décider pour nous quels aspects de la politique, de la caricature, de l’innovation sont bons, et lesquels sont néfastes ?
Fanch
[Source Reuters][Source AFP][Source lemonde.fr][Source La Tribune][Source Les Echos][Source service-public.fr][Source Leparisien][Source macplus.net][Source planet-sansfil.com][Source geeek.org][Source branchez-vous.com][Source securiteoff.blogspot.com][Source spyworld-actu.com][Source ZDNet France][Source silicon.fr][Source PCINpact][Source maxiapple.com][Source generation-nt.com][Source numerama][Source Blogs Yahoo ! Music][Source LesInfos.com][Source Rue89][Source zataz.com][Source 03.ibm.com][Source culturebox.france3.fr][Source spyworld-actu.com][Source le.cos.free.fr][Source events.apple.com.edgesuite.net][Source marianne2.fr]